Un train peut en cacher un autre

StopCovid et la famille des applications destinées à identifier les personnes susceptibles d’être infectées après avoir été au contact d’un porteur du virus suscitent un incontestable malaise dans l’opinion. L’enfer est pavé de bonnes intentions est-il ressenti, conduisant les autorités en mal de confiance à multiplier les garde-fous. Mais ces dispositifs vont participer d’une banalisation du traçage et de la surveillance technologique.

Quand le pétrole ne se porte pas comme un charme

L’attention est focalisée sur le très bas prix du pétrole sur le marché mondial, un indicateur de toujours, mais le pire est-il intervenu ? Un rebond a certes salué les démarches de Donald Trump qui cherche à obtenir une baisse de la production pour faire remonter les cours. Il était sous la pression d’une intense campagne de lobbying qui réclamait des sanctions contre Riyad et Moscou, mais leur résultat se fait attendre. En tout état de cause, la médiation ne sera pas suffisante pour calmer le jeu étant donné l’ampleur de la chute de la demande.

Face à la pandémie, la stratégie de l’ordre dispersé, sauf pour les réfugiés

Les choses deviennent sérieuses : les grandes banques n’avaient pas attendu pour tester leurs centres de secours, la BCE s’y met à son tour en demandant à ses 3.700 employés de rester travailler chez eux pendant une journée. Le signal d’alarme donné par la dégringolade boursière a été entendu à Francfort. Si des mesures de confinement s’imposaient, le spectacle devrait malgré tout continuer. Afin de s’en assurer, la BCE a demandé aux 120 banques qu’elle supervise de vérifier leur capacité à maintenir la continuité de leurs opérations lors de l’extension de la pandémie.

Venant d’eux, plus rien ne nous étonnera

“Je veux être clair: aucune entrée illégale ne sera tolérée”, a martelé le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis. « Il y a eu hier 9.600 tentatives de violer nos frontières, qui toutes ont été déjouées » a depuis déclaré le ministre adjoint grec de la Défense, pour qui le droit d’asile n’existe pas davantage puisqu’on ne peut même pas demander son exercice. Il a d’ailleurs oublié dans le décompte de son communiqué victorieux les réfugiés qui sont parvenus en Grèce en traversant la rivière Évros qui fait frontière avec la Turquie ainsi que ceux qui ont débarqué sur l’ile de … Lire la suite

Une fragilité déstabilisante qui se renforce

Les canonnades et les bombardements meurtriers s’intensifient dans l’est de la Syrie où les forces de Damas et de la Russie s’affrontent à fleurets non mouchetés avec l’armée turque. Ne parvenant pas obtenir l’instauration d’une zone tampon destinée à accueillir le million de déplacés syriens qui y sont réfugiés afin qu’ils ne pénètrent pas en Turquie, Recep Tayyip Erdogan exerce une pression maximum sur les autorités européennes en menaçant d’ouvrir les portes vers l’Europe aux réfugiés. Il avait auparavant tenté, sans succès, que se tienne une rencontre quadripartite avec la Russie, la France et l’Allemagne.

L’impuissance n’est pas un argument

La guerre bat son plein dans le nord de la Syrie et en Libye où des centaines de milliers de réfugiés sont pris au piège en plein milieu des affrontements. D’un côté les forces russes appuyant le régime syrien pratiquent la politique de la terre brûlée, de l’autre les deux clans se disputant le pouvoir continuent d’être approvisionnés en armes par leurs soutiens respectifs. Des deux côtés, les trêves ne sont pas respectées et rien n’indique que cela va cesser. Contenir vaille que vaille les réfugiés hors d’Europe aboutit à une catastrophe humanitaire à ses marges.

Ces réfugiés qui ne peuvent même pas demander l’asile

Grand succès, la grande majorité des réfugiés qui cherchent à rejoindre l’Europe est stoppée à ses marges, mais dans quelles conditions inacceptables ! En Libye, ils sont pris au milieu d’une guerre civile alimentée par des livraisons d’armes d’États ne respectant pas l’embargo. En Grèce, ils sont parqués dans des îles où la situation est devenue incontrôlable à force d’arrivées clandestines n’ayant jamais cessé. Signe de la détérioration de la situation, des forces anti-émeutes ont utilisé à Lesbos des gaz lacrymogènes contre une manifestation de réfugiés.